Les épices virevoltent aux narines, à l’attrait pour ces couleurs chatoyantes. Le marché se tient tous les matins et les romains courent afin d’y trouver les meilleurs produits. Le marché de la famille Maure. Une place importante, un lieu où se mêlent les discussions et les négociations.
La muraille abrite les plus démunis, des vies qui viennent s’échouent contre les murs, de ces gens qu’on ne regarde pas. Un ghetto qui s’est formé avec les années, les miséreux qui s’entassent dans le peu d’espace qu’on leur accorde.
La citadelle enflamme son œil sur les miséreux qui se cognent aux pieds de la falaise. Une construction qui étonne et effraie. De pierre, de bois et de métal, elle impose par sa régularité et provoque frissons par les éclats du soleil qui cognent contre les parois métalliques. Imprenable
Bâtiment qui s’étend sur des kilomètres, une forteresse pour contenir le Mal, de tous ces chapardeurs et assassins, de ces monstres que la ville condamne et jette en cage. Aucune loi, si ce n’est celle du plus fort. Conditions désastreuses, aucun n’en échappe, ils meurent tous. Cadavres dans les cellules.
Les sépultures se chevauchent. La place manque depuis des années et agrandir le cimetière n’est pas envisageable. La tombe du précédent qu’on massacre pour y placer le mort suivant. La terre dégorge de cadavres qu’elle ne peut éliminer. Et là-bas, dans un coin reculé, la fosse pour les pauvres, enterrements rapides, parfois une main qui dépasse de terre.