« Ici je veux fixer mon éternelle demeure
Et arracher au joug des étoiles ennemies
Ma chair lasse de ce monde. Mes yeux, un dernier regard,
Mes bras, une dernière étreinte, et vous, mes lèvres,
Vous, les portes du souffle, scellez d'un pieux baiser
Un contrat éternel avec la mort rapace. »


Vérone est le théâtre est affrontements entre les familles Montaigu et Capulet. Roméo Montaigu confie à son cousin Benvolio et son ami Mercutio son amour pour une Capulet, une certaine Rosaline.

Une grande fête a lieu en l’honneur des futures noces de Juliette et un jeune homme, Paris. Roméo s’y rend et a un coup de foudre pour Juliette. Entretien passionné de nos deux amants dans le verger des Capulet.

Le lendemain, Roméo demande au frère Laurent de les marier, celui-ci accepte car il nourrit l’espoir de réconcilier les deux familles antagonistes.

Cependant, Mercutio rencontre Tybalt, cousin belliqueux de Juliette, ils se battent en duel. La mort de Mercutio est inéluctable et Roméo venge son ami en tuant Tybalt. Il est alors condamné à l’exil. Juliette est accablée par le départ de son bien-aimé et la mort de son cousin. Son père veut la contraindre à épouser le comte Paris.

Frère Laurent veut aider les deux amants. Il confie à Juliette un narcotique afin qu’elle passe pour morte, ainsi elle n’épousera pas Paris et Roméo pourra la retrouver. Elle est donc ensevelie dans le caveau familial. Le serviteur de Roméo, ignorant tout du plan, annonce à son maître la mort de Juliette. Roméo se résout à rejoindre l’amour de sa vie dans la mort et il s’empoisonne. Frère Laurent apprend trop tard que son message n’est jamais parvenu à Roméo. Lorsque Juliette se réveille, elle découvre le corps de son aimé. Le chagrin l’emporte, elle se poignarde.
Les deux familles se réconcilient dans le deuil.

« Quand j'étais un tout petit gars
Par le vent, ô gué ! Par la pluie,
Ah ! Je m'en donnais à cœur joie
Car la pluie tombe jour et nuit. »


Deux jumeaux, Viola et Sébastien font naufrage lors d’une violente tempête en mer. Chacun échoue sur un côté de l’île d’Illyrie, chacun pense que l’autre n’a pas survécu. Viola se travestit en jeune page du nom de Césario et se met au service du duc d’Orsino et tombe éperdument amoureuse de lui. Or lui est amoureux d’Olivia, une comtesse. Orsino demande à son page de l’aider, mais Césario/Viola trouve bon de séduire Olivia.

Inceste de Viola qui se déguise finalement en son jumeau, dualité et fusion. Olivia souffre de la perte de son frère, cela les rapproche. Le retour de Sébastien permet à Viola de retrouver son identité perdue. Finalement, tout se termine bien, puisque Viola épouse le duc Orsino et Sébastien épouse la belle Olivia.

Dans cette comédie, on trouve également les personnages de Malvolio, vicieux, puritain prétentieux, intendant d’Olivia, tourné en dérision par sir Toby Belch, oncle d’Olivia, et sir Andrew Aguecheek, un de ses prétendants.

« Eh ! doit-on accomplir les serments de la haine ? »


Coriolan, homme d’un caractère fier et indomptable, une âme noble et ardente, est banni de Rome par des politiciens et sa propre mère, alors qu’il était érigé en héros lors de la guerre contre les Volsques. Il s’oppose en effet à la représentation de la plèbe au sénat. Les tribuns du peuple le condamnent donc. Il se réfugie chez les Volsques. Son ennemi juré est Tullus Aufidius, mais Coriolan leur offre ses qualités de stratège afin de marcher sur la ville et l’écraser. Inflexible, personne ne semble pouvoir le faire fléchir. Cependant, une délégation de femmes se réunit et Véturie, sa mère accompagnée de sa femme Volumnie et ses enfants se présentent devant sa tente. Leur présence et leurs mots touchent ce cœur incendiaire et il décide de se retirer, levant ainsi le siège de Rome. Finalement, Coriolan retourne chez les Volsques où il est assassiné par des conjurés réunis par Aufidius.

Volumnie ressemble à une louve sauvage, elle réalise ses ambitions à travers son fils Coriolan. Grandeur et violence dans son cœur.

Tullus Aufidius est le commandant des Volsques, alter ego de Coriolan. Il hait ce dernier tout en lui vouant une paradoxale admiration. Il est toutefois jaloux au point de prendre la tête des conjurés qui assassinent Coriolan.

« Mourir…dormir, rien de plus ; …et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là une terminaison qu’on doit souhaiter avec ferveur.
Mourir…dormir, dormir ! Peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras.
Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort,
quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? »


Sur une plate-forme devant le château du roi du Danemark, une étrange apparition surprend des soldats. Il s’agirait du précédent roi, le père d’Hamlet. Le roi Claudius, oncle d’Hamlet, est préoccupé par une potentielle guerre contre Fortinbras, neveu du roi de Norvège. Gertrude, veuve du feu roi et remariée à son beau-frère, s’inquiète pour son fils plongé dans le chagrin. Ce dernier est indigné que sa mère passe dans le lit de son beau-frère seulement un mois après la mort de son premier époux très aimant. Horatio, un bon ami, prévient Hamlet du fait surnaturel qui souhaite donc voir en personne de quoi il retourne.

Le seigneur danois Polonius, conseiller, demande à ce que son fils Laërte puisse voyager en France et cela lui est accordé. Laërte fait ses adieux à sa sœur Ophélie qu’il exhorte à se méfier de l’amour crédule que lui porte Hamlet.
Hamlet s’entretient finalement avec le fantôme de son père qui lui apprend qu’il a été empoisonné pendant son sommeil. Il veut donc le venger. Il va donc simuler la folie, celle-ci est relativisée car les personnages pensent qu’il est question de son amour pour Ophélie. A mi-mots, Claudius se sent jugé et condamné, Hamlet met tout en œuvre afin que son oncle avoue son crime. Croyant que Claudius écoute une conversation entre sa mère et lui, Hamlet tue accidentellement Polonius. Laërte revient de France et croit que Claudius a assassiné son père, de retour à la raison, il fomente l’assassinat d’Hamlet. Son épée est empoisonnée. Si le stratagème échoue, Claudius a prévu du vin empoisonné.

Ophélie s’écroule dans la folie et meurt noyée. Laërte et Hamlet combattent, lors du duel, le prince est blessé par la lame. Ils sont amenés à échanger leurs épées et Hamlet tue Laërte. Gertrude boit le vin empoisonné destiné à Hamlet. Dans les derniers instants, Laërte révèle le complot de Claudius et ce dernier est tué par Hamlet qui agonise. A la fin, Horatio raconte à Fortinbras, qui se trouvait aux portes du château avec son armée, ce qu’il s’est passé. Hamlet l’a nommé comme son successeur.

« Doute que les étoiles ne soient de flamme
Doute que le soleil n'accomplisse son tour
Doute que la vérité soit menteuse infâme
Mais ne doute jamais de mon amour. »


Hippolyte, reine des Amazone et Thésée, duc d'Athènes vont se marier et une pièce de théâtre doit avoir lieu pour célébrer leur union.

Pendant ce temps, deux couples d'amoureux : Lysandre et Hermia, Démétrius et Héléna. Hermia est censée épouser Démétrius, mais aime Lysandre, or selon la loi d'Athènes, si elle refuse le mariage que veut son père, elle doit soit mourir, soit rester célibataire à vie. Héléna aime Démétrius, qui la fuit depuis qu'il a rencontré Hermia. Lysandre et Hermia s'enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Hélèna.

Dans la forêt, Obéron, roi des elfes, jaloux d'un page et de Thésée, s'est disputé avec Titania, reine des fées et protectrice de la nature, elle-même jalouse d'Hippolyte. Puck, un lutin facétieux au service d'Obéron, doit verser une potion d'amour sur Titania endormie pour qu’Obéron puisse récupérer le page.

Lysandre et Hermia se sont enfuis dans la forêt, poursuivis par Démétrius (poursuivi par Héléna). Démétrius menace Héléna et Obéron ne tolère pas son comportement ; il ordonne à Puck d'utiliser la potion d'amour sur Démétrius pour qu'il tombe amoureux d'Hermia. Puck se trompe et rend Lysandre amoureux d'Hermia. Héléna et Hermia, chacune convaincue que les trois autres se liguent contre elle, se disputent et se battent. A cause du filtre, Titania tombe elle amoureuse d'un des comédiens, déguisé en âne par Puck.

Lorsque tout le monde s'endort, les méprises sont réparées par Puck. Au matin, Thésée rencontre les deux couples, où désormais il n'y a plus de triangle amoureux ni de problème : il décide de célébrer le mariage des quatre jeunes gens en même temps que le sien et tous assistent à la pièce de théâtre.

« Pour leurrer le monde, ressemble au monde ; ressemble à l'innocente fleur, mais sois le serpent qu'elle cache. »


Macbeth est un noble et valeureux guerrier écossais, reconnu pour sa loyauté: cousin et chef de l'armée du roi Duncan, il rencontre trois sorcières après une bataille où il s'était illustré. Elles l'appellent alors thane (chef) de Glamis, de Cawdor et futur roi.

Il était déjà thane de Glamis et il devient thane de Cawdor en récompense pour sa victoire, et son épouse, Lady Macbeth croit dur comme fer à cette prédiction. Ambitieuse, elle le persuade de tuer le roi, malgré l'affection qu'il a pour lui. Il devient roi, assassinant tous ceux qui menacent son pouvoir, mais après cette ascension, les Macbeth perdent la raison, entre crainte de perdre le pouvoir, et remords de leurs actes. Lady Macbeth est somnambule et croit avoir les mains pleines du sang de Duncan. Banquo était un général ami de Macbeth qui était présent à sa rencontre avec les sorcières, qui lui ont prédit « une descendance de roi. » ; Macbeth engage des assassins pour le tuer, mais voit ensuite son spectre partout et devient paranoïaque.

Macbeth retrouve les sorcières qui lui prédisent qu'il doit se méfier de Macduff (dont il assassinera la famille), mais qu'il ne peut être blessé par aucun homme né d'une femme et est en sécurité jusqu'à ce que la forêt de Birnam se déplace. Se dissimulant derrière des branches, l'armée de ses opposants assiège le château. Lady Macbeth meurt avant le combat, Macduff, chevalier noble et vengeur est né par césarienne, décapite Macbeth en combat singulier.

« Dès que nous naissons, nous pleurons d’être venus sur ce grand théâtre de fous. »


Le roi Lear a décidé de partager son royaume entre ses trois filles en fonction de l’amour qu’elles lui exprimeront. La réponse de sa cadette, qui est aussi sa préférée, ne répond pas à son attente. Il la déshérite donc au profit de ses sœurs, bannit le fidèle Kent qui prenait sa défense, et ne conserve de son pouvoir que le titre de Roi ainsi qu’une escorte avec laquelle il séjournera alternativement chez ses gendres. Mais l’aveuglement du vieux souverain devant la sincérité de sa fille bien-aimée, Cordélia, déchaînant autour de lui la cupidité, la sauvagerie, la cruauté la plus sinistre, le voue à l’errance et à une déchéance inouïe.

Abandonné de presque tous, sans abri et privé de raison, Lear devient le sujet d’une effroyable expérience : comme si le souverain médiéval, qui trônait au sommet d’un cosmos ordonné, était sous nos yeux précipité dans le chaos des temps modernes - mais aussi, hors de tout sens, à la rencontre d’une condition mortelle à laquelle rien n’aura jamais été promis. Lear est précipité dans ses maux par un acte libre dicté par son orgueil.

Trahi par ses filles aînées et leurs époux, contraint de quitter son royaume, Lear, accompagné de son bouffon et du fidèle comte de Kent, erre dans la lande. Le vieux roi perd la raison tandis que l'orage se déchaîne. Ces rafales et ces éclairs paraissent signifier la faillite du sens, la ruine d'un monde révolu.

« N’aie pas peur : l’île est remplie de bruits, de sons et de doux airs qui donnent du plaisir sans jamais faire de mal. Quelquefois des milliers d’instruments tintent confusément autour de mes oreilles ; quelquefois ce sont des voix telles que, si je m’éveillais alors après un long sommeil, elles me feraient dormir encore ; et quelquefois en rêvant, il m’a semblé voir les nuées s’ouvrir et me montrer des richesses prêtes à pleuvoir sur moi ; en sorte que lorsque je m’éveillais, je pleurais d’envie de rêver encore. »


Au retour du mariage de la princesse Claribel avec le roi de Tunis, le vaisseau du roi de Naples, Alonso, qu’accompagne son fils Ferdinand, est pris dans une tempête et s’échoue sur une île habitée par un monstre, Caliban, et par un esprit aérien, Ariel. L’ancien duc de Milan, Prospéro, naguère évincé du trône par son frère Antonio, y vit depuis douze ans : or c’est lui qui a magiquement provoqué la tempête…

Si La Tempête, dernière pièce de Shakespeare écrite en 1611, est une comédie, sa dimension comique reste discrète, et cette œuvre singulière semble surtout l’équivalent d’un « masque de cour », spectacle total aux ballets bien réglés, avec chants et musique, où domine l’art de l’enchanteur. Et l’enchanteur est ici l’omniprésent Prospéro, qui a mis à son service Caliban et Ariel. Chassé du pouvoir, il exerce sa vengeance, mais ne refuse pas la main de sa fille à Ferdinand.

« Un Juif n'a-t-il pas des yeux ?
Un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé aux mêmes maladies [...] ?
Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ?
Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ?
Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ?
Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ?
Si nous sommes semblables à vous en tout le reste, nous vous ressemblerons aussi en cela. »


Antonio, un riche armateur de Venise, décide d’emprunter trois mille ducats à l’usurier juif Shylock afin d’aider son ami Bassanio à gagner Belmont où il espère faire la conquête de la belle et riche Portia. Comme les autres prétendants, il doit se soumettre à l’épreuve que le père disparu de la jeune femme a imaginée, et choisir entre trois coffrets, d’or, d’argent, et de plomb. Mais, au moment où il l’emporte sur ses rivaux, il apprend qu’Antonio vient d’être jeté en prison pour n’avoir pu rembourser sa dette à Shylock qui exige qu’en vertu du contrat une livre de chair soit prélevée sur le corps de son débiteur.

Le Marchand de Venise entrecroise deux intrigues dont l’une met en scène, à Venise, le monde de l’argent et de la justice, tandis que l’autre, à Belmont, fait place à la musique et l’amour: une double comédie qui ne se referme pas sur une fin heureuse, mais laisse à leur mystère les figures complexes du juif cruel, et cependant humain, et des chrétiens qui ont su en faire leur victime.

« Il n'est pas de vice si simple qui n'affiche des dehors de vertu. »


Othello, un « noble Maure » (habitant du Maghreb) tout juste marié à Desdémone, s’apprête à affronter les Turcs, à la tête de la flotte vénitienne. Par chance, les navires turcs ont été détruits par une tempête, et Othello est nommé gouverneur de Chypre. Iago, qui convoitait la place de second d’Othello, échue à Cassio, tient le Maure de Venise pour responsable et décide de se venger de lui.

Il commence par évincer Cassio en l’enivrant et en déclenchant une émeute dont il rejette la faute sur le bras droit d’Othello, qui le répudie. Puis il va faire germer la jalousie dans l’esprit de son seigneur, en lui faisant croire que Desdémone le trompe avec Cassio. Emilia, l’épouse de Iago, vole pour lui le mouchoir qu’Othello a offert à sa femme, et Iago dépose le bout de tissu dans la chambre de Cassio pour le faire incriminer. Il aura à recours à un nombre incalculable d’autres stratagèmes qui porteront peu à peu leur fruit : convaincre Othello de tuer son épouse. Othello étouffe Desdémone, avant qu’Emilia ne lui révèle le fin mot du complot ourdi par Iago. Ce dernier la tue, et Othello, comprenant quel monstre il a été, se suicide. Cassio est nommé gouverneur de Chypre, et Iago s’apprête à être torturé et exécuté.

« Mais toi, tyran, ne te repens point de ces forfaits ; ils sont trop extrêmes, trop au-dessus de tous tes regrets et de tous tes remords ; abandonne-toi au seul sentiment qui te reste, celui du désespoir. »


Le roi de Sicile, Léonte, reçoit avec une hospitalité fastueuse son ami d'enfance, Polixène, roi de Bohème. Mais comme celui-ci ne veut pas différer son départ, Léonte demande à son épouse, la reine Hermione, de le convaincre de rester. Celle-ci obtient que Polixène prolonge son séjour. Léonte en conçoit alors une jalousie féroce et soupçonne Hermione de le tromper avec son meilleur ami. Il demande à Camillo, un gentilhomme de sa cour, d'empoisonner Polixène. Ce dernier refuse et sauve la vie du roi de Bohême en s'enfuyant avec lui.

Hermione, accusée d'adultère, est jetée en prison et son bébé, une petite fille, naît pendant son emprisonnement. Le jeune fils d'Hermione et de Léonte, le prince Mamillius, tombe malade à cette tragique nouvelle. Une dame de la cour, Paulina, femme du seigneur Antigone, prend la défense de la reine et essaie de faire reconnaître la fillette par Léonte. Ce dernier considère l'enfant comme une bâtarde et ordonne à Antigone d'abandonner le bébé dans un endroit désolé où elle sera dévorée par les bêtes féroces. Antigone part et dépose la fillette dans un pays qui n'est autre que la Bohême où un berger et son fils, Clown, la recueillent. Ils la nomment Perdita.

Pendant ce temps, en Sicile commence le procès d'Hermione. Le roi a fait appel au jugement d'Apollon. L'oracle proclame l'innocence de la reine et de Polixène et déclare que le roi vivra sans héritier. Léonte refuse de croire à l'oracle et le châtiment ne se fait pas attendre. Le fils de Léonte, Mamillius, meurt bientôt suivi par Hermione. Le roi comprend son erreur et se repent. Il vivra désormais dans le chagrin et le regret et, comme l'avait prévu l'oracle, le royaume reste sans héritier.

En Bohême, Perdita, devenue une jolie jeune fille est courtisée par le prince Florizel, fils de Polixène. Le jeune homme jure qu'il épousera la bergère malgré l'opposition de son père. Grâce aux conseils de Camillo qui a sauvé Polixène jadis, il fuit avec elle en Sicile pour trouver l'appui de Léonte. Bientôt tout se résout. Perdita est reconnue comme la fille perdue du roi. Paulina présente alors à Léonte une statue d'Hermione qui paraît vivante. La reine n'était pas morte mais vivait cachée de son époux. Ce qui avait commencé en tragédie se termine donc en comédie.

« La dent cruelle de la douleur n'est jamais plus venimeuse que quand elle mord sans ouvrir la plaie. »


L’intrigue se situe à la suite de la guerre civile qui a opposé les familles d’York et de Lancaster. Au lendemain de cette guerre, l’Angleterre se voit soulagée avec la victoire des York, et connaît des moments de paix avec à sa tête le roi Édouard IV. Mais Richard (qui deviendra plus tard Richard III) éprouve du ressentiment à son endroit, à cause du succès de ce frère plus avantagé que lui et du bonheur de tous ceux qui l’entourent. D’emblée aigri à cause de ses déformations et de sa laideur physique, Richard nourrit dans son cœur une rancœur grandissante à l’égard de tous, et, poussé par un désir de vengeance et sa soif de pouvoir, il décide de tuer tour à tour tous ceux qui sont placés sur son chemin vers le trône d’Angleterre.

Richard utilise son charisme pour manipuler tout son entourage qui finit par ressentir de la pitié pour lui. Il commence par leurrer une noble femme, Lady Anne (dont le mari, le prince de Galles, fut assassiné par Richard lui-même), qu’il convainc, la manipulant, de l’épouser. Il fait tuer son propre frère Clarence, qui se trouve avant lui dans l’ordre de succession, et fait peser le poids de cette culpabilité sur le roi Édouard déjà malade, accélérant ainsi la détérioration de son état et sa mort.