(UN) Personnage Faustien par excellence, éternel insatisfait, rêve de posséder la connaissance universelle, placé à la tête des industries des énergies lorsqu'il avait un désir secret pour le domaine du cuivre, a renié sa prédilection pour davantage de pouvoir. (DEUX) esprit assombri par le pragmatisme exigeant du Mercure, comme s'il avait passé une sorte de pacte avec Lucifer qui lui donne l'impression d'être le Maître du Monde et un Dieu moderne en contrôlant le nucléaire et en maintenant cette ville en vie. (TROIS) Mais Rome ne s'est pas faite en un jour, et pour en arriver là, il a fallu négocier, marchander, ce qui ne fit que renforcer le caractère impatient et inflexible de l'homme mûr, parfois aussi borné que le fameux taureau qui les représente. Chantage, extorsion, corruption, pots-de-vins, disparitions, dans ces cas-là, les solutions se génèrent aussi vite que les Eureka d'Archimède. (QUATRE) Et ses désirs sont désordres : une ambition sans commune mesure qui défie une curiosité insatiable fait de lui un être impulsif et parfois peu raisonnable, ou du moins telles sont les critiques qu'il devine sur les visages de ses détracteurs, ou même sur ceux de sa propre famille. (CINQ) La soixantaine qui s'approche lui sied mal au teint. Lui rappelle qu'il n'est pas éternel. qu'il faut qu'il se dépêche. Inventer une énergie qui lui permette de percer le secret de l'univers et de le contrôler tout entier. Trouver le moyen de devenir immortel. Se sauver de sa propre condition et s'inscrire comme le premier surhomme avéré et attesté de l'Histoire. Diagnostic : la vieillesse le fait débloquer.  (SIX) De ce diagnostic découle un secret, une névrose qu'il chasse comme un forcené dans les sombres recoins de son cerveau, qui grandit chaque jour qui passe et le rapproche de la mort : une affection trop grande pour le surnaturel et la philosophie des Macbeth. Il a beau la renier au profit de son amour pour la science, rien n'y fait : il vénère le Dieu Atome comme il vénère son antagoniste la Sainte Trinité. (SEPT) C'est pour cela qu'il l'a épousée, elle : la Macbeth impériale d'une beauté froide et divine. On l'a dit sorcière. Il est fasciné par le charisme et l'aura mystique qu'elle dégage, alors même qu'il se déclare athéiste. Un paradoxe de plus. Un nouveau terrain de jeu à découvrir. Un nouveau cerveau à disséquer. Une nouvelle énergie à s'approprier. Une nouvelle ressource à exploiter.(HUIT) De cette fascination n'en résulte aujourd'hui que l'obsession malsaine de se déchaîner des passions toujours plus violentes. Pour se redécouvrir ou découvrir des terrains sombres encore en friches chez l'un et l'autre. Pour se laisser ivre mort d'amour. Pour que Cassius cesse de pouvoir discerner le plein mépris de sa femme lorsqu'elle le regarde. Pour lui rendre cet aura mystérieuse qui l'avait laissé pantois. Fou d'amour et fou d'elle. Maintenant il est juste fou. La cicatrice au coin de son visage, résultat d'un de leur affrontements, en témoigne. (NEUF) Malgré son rang social, il partage de nombreux vices avec la plèbe, et ne crachera jamais ainsi contre un bon spiritueux. Cigarette, alcool, cocaïne ou prostituées discrètes font partie de ses habitudes, surtout lorsqu'on fréquente les hauts cercles des affaires comme lui. S'il est autoritaire en affaires et dirige son monde avec une poigne de fer, entre les draps, il se laisse parfois envahir par le charme de la soumission, et c'est peut-être pour cela que sa propre femme arrive si bien à le ronger. (DIX)Reconnaît en son fils toutes ses propres tares, même celles qu'il se refuse d'admettre. En devient inévitablement trop exigeant avec ce dernier. Souhaiterait qu'il le dépasse tout en souhaitant paradoxalement qu'il ne puisse jamais être à la hauteur de sa magnifique personne. Dualité incessante qui le conduit à dénigrer son fils et à l'aimer comme s'il était son propre reflet.